Maincourt

Maincourt

Le hameau de Maincourt recèle plusieurs sites bâtis remarquables témoignant de son histoire, mais aussi de ses caractéristiques rurales et de sa géologie : la mairie-église, le cimetière des carriers, le lavoir et une charmante petite cour rurale

Le hameau de Maincourt est situé à mi-chemin entre le bourg de Dampierre et la commune de Lévis-Saint-Nom.
Ancienne commune indépendante (sous le nom de Maincourt-sur-Yvette) elle a été associée à Dampierre-en-Yvelines en 1974, puis fusionnée en 2004.
Son habitat n’est quasiment constitué que de maisons anciennes en meulière, réhabilitées au cours du temps, souvent divisées et aménagées selon les standards contemporains.

La mairie-église

Ce bâtiment réunissant sous le même toit l’ancienne mairie et l’église Saint-Germain-de-Paris, séparées par un simple mur et communiquant l’une avec l’autre, constitue la curiosité majeure de Maincourt. Utilisée comme mairie-annexe jusqu’en 2008, la mairie accueille désormais régulièrement des expositions artistiques et est ouverte à quelques autres occasions : en septembre lors des Journées du Patrimoine, et les deux premiers week-end d’octobre à l’occasion du Parcours d’artistes Hélium.

 

La mairie-église de Maincourt autour de 1900

Description détaillée :

Le bâtiment dans son ensemble est construit de moellons et de pierres de meulière extraites des carrières environnantes, partiellement enduit, et couvert de tuiles plates.
De plan rectangulaire, il est composé de deux parties distinctes :

  • la partie la plus basse avec un toit en bâtière correspond à la mairie
  • l’église possède une fenêtre en plein cintre orientée au sud. Le coq est situé sur le pignon est. La sacristie, de 3m sur 3m, se trouve dans une partie annexe qui jouxte le mur nord-est et donne sur un enclos, ultime trace de l’ancien cimetière.

Les deux parties ne sont séparées que par un simple mur et communiquent entre elles par une porte intérieure, de sorte que l’entrée dans l’église se fait par la mairie.

A cet emplacement existait depuis le XVIème siècle l’église Saint-Germain-de-Paris, consacrée en 1539 et faisant partie du patrimoine de l’Abbaye de Saint-Denis, comme une vaste surface du territoire avoisinant. Il est toutefois fait mention d’une paroisse à Maincourt (Meencort) dès 1196, dont le curé – un nommé Guyon ou Guillon – reçoit de Gui, seigneur de Lévis puis de Maurice de Sully, évêque de Paris, l’aumône d’un petit bois où il choisit de se retirer du monde. Puis le seigneur Gui III de Chevreuse et son épouse Aveline font édifier à Maincourt une chapelle dédiée à Saint-Georges, consacrée en 1211. Jusqu’au XVIème siècle les chapelains de Maincourt restent sous la protection des seigneurs de Chevreuse.
Au cours du temps l’église du XVIème est plusieurs fois incendiée et restaurée.*
En 1819, fort délabrée, elle est rasée puis reconstruite en 1820 et réunie à la paroisse de Levis-Saint-Nom dont elle devient une annexe pour les services religieux.
En 1867, afin de faciliter la circulation et élargir la route, le cimetière qui l’entoure est déplacé. On peut le retrouver désormais à quelques dizaines de mètres de là, chemin de Champ Romery.

C’est en 1890 que le porche de l’Église est utilisé pour y implanter la mairie proprement dite, donnant ainsi naissance au bâtiment mixte que découvre le visiteur.
On peut découvrir dans la mairie une Marianne du début XXème et quelques documents anciens (fac-similés de délibérations, plans anciens…) qui témoignent de l’activité des édiles de cette petite commune aux XIXème et XXème siècles.
Après la fusion-association du village de Maincourt-sur-Yvette avec le village voisin de Dampierre, le 14 juin 1974, pour constituer la commune de Dampierre-en-Yvelines, la mairie a encore fonctionné comme annexe lors des élections durant une trentaine d’années, mais elle n’est plus en activité depuis 2008.
L’Église Saint-Germain-de-Paris quant à elle accueille occasionnellement des cultes catholique et protestant, ainsi que des cérémonies d’obsèques et de mariages. Elle dépend de la paroisse de Dampierre-en-Yvelines.

L’intérieur de l’église se compose d’une salle rectangulaire de 4,50 m sur 6,50 m, d’une grande austérité. Les murs sont nus, crépis, et supportent un plafond aux poutres apparentes présentant une certaine recherche de profilage. Le visiteur peut découvrir au-dessus de la porte d’entrée une statue en bois polychrome représentant Saint Jean du calvaire, et dans la nef un lutrin et une chasuble. Le clocheton, prévu dans le plan initial, a disparu, remplacé sur le faîte de la toiture, par une simple croix de fer forgé surmonté d’une girouette. L’autel, d’une grande simplicité, est situé dans une niche face à la porte. Le sol est couvert d’un carrelage très rustique, qui réchauffe un peu, par son coloris délavé, l’extrême sobriété de ce lieu.

*Description de l’Abbé Lebœuf (1757) au sujet de l’église de Maincourt : « … le plus chétif des monuments religieux, chapelle lambrissée, fort resserrée et de la plus grande simplicité, contenant toutefois une chaire à prêcher des plus anciennes, d’une menuiserie gothique tout ajourée, si délicate qu’on n’osa la suspendre en sorte qu’elle était tout simplement posée par terre »
In Histoire du diocèse de Paris, Tome huitième, Contenant la suite des Paroisses du doyenné de Châteaufort. pp 52-55.

 

Le lavoir

En descendant le chemin du moulin, au coin de la mairie-église, on parvient au bord de l’Yvette et l’on découvre un lavoir ancien que la tradition date de 1208, “don de Guy de Lévis”, seigneur du lieu à l’époque.
Il a en réalité été bâti à la toute fin du XIXème siècle comme le montrent les documents (délibération de 1888 et plan) exposés dans la mairie, mais peut-être à l’emplacement d’un autre lavoir plus ancien.
Il témoigne de l’usage de la rivière comme lieu de lessive collective et, par là même, de convivialité, à une époque où la commune n’avait pas encore bénéficié de l’adduction en eau courante – ce qui n’interviendra qu’après 1930 – tout comme la pompe à eau qui se trouve encore au coin du chemin du moulin et fait de nos jours le bonheur des cyclistes qui viennent y remplir leur gourde.

Le lavoir de Maincourt à l'automne

Le cimetière des carriers

Les pierres tombales des carriers dans le cimetière de Maincourt

Aujourd’hui situé à mi-hauteur du chemin de Champ-Romery, le cimetière de Maincourt  entourait autrefois l’église Saint-Germain de Paris. Il a été transféré à son emplacement actuel, à flanc de coteau, en 1867 afin de permettre l’élargissement de la route et faciliter ainsi la circulation.

Trois tombes de carriers, dont les pierres tombales sont faites d’imposants éclats de grès, subsistent encre aujourd’hui, témoignant de l’exploitation des carrières de grès entre 1876 et 1954 sur les flancs de la Butte ronde voisine. Le grès était alors utilisé pour paver les rues et ériger les bordures de trottoirs des grands boulevards parisiens notamment.

Cour rurale et porche

Plusieurs petites cours rurales se répartissent de part et d’autre de la route de la vallée qui traverse le hameau, reliant Dampierre à Lévis-Saint-Nom. Chacune d’entre elles, au sol pavé ou gravillonné, paraît hériter du plan d’anciens corps de ferme et distribue plusieurs habitations en pierre meulière qui ont pu naguère être enduits.

Au fond de la cour verte, on remarquera le porche aux piles intégrées au mur de pierre meulière et surmonté d’une arche de bois avec couverture de tuiles plates. Cette cour donne accès à un ensemble bâti, ancienne ferme en plusieurs bâtiments.

 

La cour verte à Maincourt